La Cantatrice chauve <small>suivie de </small> La leçon
présente
16.01.96 10.02.96

La Cantatrice chauve suivie de La leçon

  • Des pièces de

    Eugène Ionesco

  • Mise en scène

    Daniel Roussel

P

arodie du théâtre et du comportement humain, faisant fi de la logique de l’action et de la vérité psychologique des personnages, La Cantatrice chauve, « anti-pièce », est le chef-d’œuvre de l’absurde et des impasses de langage.

Le langage y est en effet le héros principal, qui va en se désagrégeant jusqu’à la disparition. Les Smith, les Martin, le Capitaine des pompiers et Mary, la bonne, déballent un bouquet de banalités et de lieux communs, débitent jusqu’au vertige anecdotes, dictons, exercices de vocabulaire et de diction : « Quand je dis oui, c’est une façon de parler », « Dans la vie, il faut regarder par la fenêtre », « On ne fait pas briller ses lunettes avec du cirage noir » et d’autres de la  même eau. Mais derrière cette dislocation langagière, c’est l’image de la société qui pète parce qu’elle n’est plus à la hauteur du jeu des apparences qu’elle a inventé. Une pièce sur l’impossibilité d’être soi, sur la dissolution de l’homme, sur une civilisation qui s’éteint dans la grimace. Un rire grinçant et somptueux.

Les cacaoyers des cacaoyères donnent pas des cacahuètes, donnent du cacao

Dans La Leçon, une élève bien intentionnée, qui ne connaît pas encore parfaitement le nom des quatre saisons mais qui sait que un et un font deux, souhaite passer le doctorat total. Mais Mademoiselle attrape un mal de dents, puis le mal se répand partout, quand le Professeur se met à abuser de son autorité et à la menacer du pire, voire de lui fracasser le crâne, « parce qu’elle ne veut pas apprendre, qu’elle est désobéissante ». Pourtant la Bonne avait servi son avertissement : « L’arithmétique mène à la philologie, et la philologie mène au crime. » La Leçon est une pièce contre le fascisme, contre le système, contre la dictature. Puisqu’il existe encore des régimes politiques autoritaires, ce « drame comique » conserve sa pertinence, son actualité.

Un programme double signé Ionesco, quel régal !

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Le spectacle est commandité par Hydro-Québec.

** Dans La Cantatrice Chauve, six comédiens se donnent la réplique: Carl Béchard (M. Smith), Hélène Loiselle (Mme Smith), Jean Marchand (M. Martin), Markita Boies (Mme Martin), Christiane Proulx (Mary, la bonne) et Normand Chouinard (le capitaine des pompiers), tandis que dans La Leçon, la distribution ne comprend que trois comédiens : Normand Chouinard (Le Professeur), Violette Chauveau (la jeune élève) et Carl Béchard (La Bonne).

Mise en Scène

  • Daniel
    Roussel

Distribution

  • C Julie Perreault
    Carl
    Béchard
  • C Andréanne Gauthier
    Markita
    Boies
  • C Julie Artacho
    Violette
    Chauveau
  • C François Lafrance
    Normand
    Chouinard
  • Hélène
    Loiselle
  • C Dominique Malaterre
    Jean
    Marchand
  • C Claude Gagnon
    Christiane
    Proulx
  • Une pièce de

    Eugène Ionesco

  • Mise en scène

    Daniel Roussel

  • Assistance à la mise en scène

    Claude Perron

  • Concepteurs

    Décors CLAUDE GOYETTE Costumes FRANÇOIS BARBEAU Éclairages CLAUDE ACCOLAS Accessoires JEAN-MARIE GUAY Environnement sonore DIANE LEBOEUF Chapeaux JULIENNE ARAS Perruques RACHEL TREMBLAY Maquillages FRANÇOIS CYR

  • Photos de production

    © Guy Dubois