Les portes claquent
14.09.62 14.10.62

Les portes claquent

  • Une pièce de

    Michel Fermaud

  • Mise en scène

    Gérard Poirier

I

l est difficile de faire de longs discours sur un auteur qui produit sa première pièce. Pourtant il y a déjà quelque chose à dire de Michel Fermaud : lui-même a attendu plusieurs années avant de quitter l’entreprise familiale en « claquant la porte » pour venir à Paris courir sa chance.

Les portes claquent ont été crées à Nice, sur la scène du Casino municipal, le 30 mars 1958. Aussitôt, le théâtre Daunou retenait la pièce pour Paris et elle fut effectivement représentée dans la jolie salle bleue, proche du boulevard, au mois de décembre de la même année. Le succès fut vif. On rappelle que, quelques années auparavant, le théâtre Daunou avait déjà été le cadre d’un triomphe tout pareil avec Le don d’Adèle de Barillet et Grédy, dont c’était également la première comédie. Le public Montréalais, qui a fait la connaissance de Le don d’Adèle, acceptera gaiement et avec confiance la réputation qui a précédé au pays notre création de cette saison, Les portes claquent.

Sur les causes du succès triomphal de la première œuvre de Michel Fermaud, les critiques ne sont pas unanimes. Ils ne sont d’accord que pour saluer le résultat, mais chacun découvre une
raison personnelle de l’expliquer. Ainsi l’un commence par déclarer que le titre ne ment pas, parce qu’effectivement les portes sont nombreuses, au fond et sur la gauche du décor, et qu’elles ne cessent de claquer tant que dure le spectacle ! Le procédé est commode pour favoriser les mouvements d’une famille où l’on a pour habitude de se traiter gentiment de fou, de cinglé, de dingue et autres termes affectueux!

Un autre, plus philosophe, pense que le ton modéré dont use Fermaud rend la satire plus percutante encore. De fait, ce jeune auteur ne perd jamais son sang-froid, il conserve dans toutes les situations — et il s’entend à en créer de cocasses — un bon sens amusé, sans méchanceté et sans perfidie, qui semble indiquer qu’au fond il est plein d’affection pour ses créatures.

Un troisième confirme cette heureuse impression en d’autres termes, lorsqu’il reconnaît que l’opposition des générations, telle que Fermaud la considère, ne tourne ni au drame ni à la catastrophe. Par surcroit, la comédie, malgré son arrière-plan de licence et d’inconscience, reste parfaitement honnête.

Nous croyons, pour notre part, que toutes ces observations sont justes : les qualités de cœur et d’esprit de Michel Fermaud sont mises en valeur par un exceptionnel talent d’expression et
un don de rare qualité pour le style théâtral. La pièce est jeune, gaie, dynamique, spontanée, rouée, rapide, pleine de justesse, sans vulgarité : c’est un triomphe de la bonne humeur. Les spectateurs ne prendront, pas plus que l’auteur, les personnages au sérieux et ils s’amuseront sans arrière-pensée à suivre les évolutions de ces pantins que mène un extraordinaire  montreur de marionnettes. Montréal, comme Paris, rendra son jugement : « Voici le spectacle idéal pour se détendre en oubliant les soucis. »

 

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Mise en Scène

  • C Louise Leblanc
    Gérard
    Poirier

Distribution

  • C Rémy
    Étienne
    Aubray
  • C Gaby
    Juliette
    Béliveau
  • Eve
    Gagnier
  • C Daniel Kieffer
    Gaétan
    Labrèche
  • Françoise
    Lemieux
  • C Studio Jac-Guy
    Henri
    Norbert
  • C Rémy
    Colette
    Provencher
  • Claude
    Régent
  • C Rémy
    Martine
    Simon
  • Olivette
    Thibault
  • Une pièce de

    Michel Fermaud

  • Mise en scène

    Gérard Poirier

  • Concepteurs

    Décors VILLEMURE Accessoires N. G. VALIQUETTE

  • Visuel de l'affiche

    Cabana-Séguin

  • Photos de production

    Rémy et Danis Vincent